Dessine-moi un câlin
Entre les froissements du cœur
Et les rêves inachevés
Dans l'interstice des non-dits
Et l'abondance des caresses
Dessine-moi un câlin.
© LEM, De Chair et de Feu
l’itinérant
du matin au soir
beau temps mauvais temps
il marche sans but
toute sa fortune sur le dos
ses bésicles encrassées
épaisses comme des loupes
il trébuche
dans une mare d’eau
pensées embrouillées
s’accrocher
manger
à la Soupe populaire
épluche des légumes
se sent utile
gagne sa croûte
souvent un ange
l’aide à supporter l’insupportable
mains secourables
sourire gentillesse
un abri pour la nuit
sommeil bénit
© Hélène Raymond Amyot, Seuil de vies
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LE VENT EN ÉVENT (extrait)
Leurs corps murmurent leurs pas sous le soleil
Spectacle de tango unique en naissance
Milonga en piano sans violence
Ils s’élancent en parallèle
Énergie des corps en bandonéon
Leurs souffles s’étreignent sans contradiction
Tous leurs mouvements symphoniques
Les emportent en douce nuit magique
Deux cœurs tissent le vent en évent
Toutes les étoiles de la nuit de joie
Pleurent en silence
© Piel Poulin Piel, De Chair et de Feu
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L'instabilité de la vie (extrait)
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Dans la vie, il n’y a rien de définitivement acquis. Tout est sans cesse remis en question. Chaque instant est une fin et un commencement : fin du passé, commencement de l’avenir.
Ce que nous étions cesse d’exister. Et ce que nous serons naît. Nous ne continuons à vivre qu’en passant d’un état à un autre, incessamment. Nous ne nous conservons pas.
Nous nous refaisons à chaque instant. Si nous cherchons à rester identiques à ce que nous étions, infailliblement nous allons tenter de nous copier nous-mêmes et, comme une copie est presque toujours inférieure à l’original, nous allons nous détériorer.
Ce qu’il faut, c’est se réinventer à tout instant : essayer de copier non une réalité déjà déficiente, mais un rêve, certes inaccessible dans sa perfection idéale, mais tout à fait approprié comme modèle.
© Émile Gautier, Pensées sans fil
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